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22 septembre 2007

La solitude est un combat

gris231

Il y a quelques années, je connaissais quelques personnes qui se targuaient d'être des déprimés pour faire "genre". Cette attitude me faisait grincer des dents, moi qui, à lpoque, luttait jour après jour pour me sortir de la dépression, la vraie.

L
a semaine dernière, j'ai repen à ça en entendant quelqu'un affirmer à un parterre d'amis : "moi, je suis un solitaire, tu vâââs..." avec des airs de dandy blasé.

Qu
e ce soit bien clair. La solitude, ce n'est pas aller se balader seul dans la ville une fois tous les 36 du mois. Ce n'est pas passer quelques soirées seul. Ce n'est pas un genre qu'on se donne.

La
solitude, c'est un portable qui peut rester silencieux des mois entiers. C'est ne pas savoir quoi répondre à la commerciale de chez Orange qui vous propose "3 numéros pférés", parce qu'à part les parents, on n'a personne à appeler.

L
a solitude, c'est quand les samedi soir devant l'ordinateur avec une cannette de CocaCola, mais la règle quasi-immuable. C'est quand une invitation est tellement exceptionnelle qu'on se mettrait presque à prier pour qu'elle ne soit pas annulée.

La solitude, c'est quand il nous arrive un truc insolite, et qu'on se rend compte qu'on n'a personne à qui le raconter. C'est être content de retourner au lycé le lundi pour enfin voir et parler à des ami(e)s. C'est attendre comme une fatalité les crises de panique du dimanche soir. C'est redouter comme la peste les longs week-ends et les vacances. C'est être tout le temps dispo, trop dispo, quand tout le monde semble surbooké.

La solitude, c'est être préparée au pire, toujours, parce que quand il arrivera il faudra être prête à faire face seul. C'est ne jamais pouvoir appeler quelqu'un à l'aide, que ce soit pour installer un logiciel, pour colmater une fuite d'eau ou pour parer un coeur brisé. C'est encaisser toujours tout, comme une grande. C'est sebrouiller en permanence sans pouvoir se permettre le luxe de ne pas savoir, de ne pas être capable. C'est redouter les coups du sort, les maladies, les accidents, tout ce qui devra s'affronter en solitaire.

La
solitude, c'est me demander, au moins tous les jours, ce qui ne va pas chez moi. A partir de quand suis-je devenue comme ça ? Qu'est-ce qui, dans mon attitude, dans mon être, me condamne à l'asociabili?

La
solitude, c'est encore beaucoup d'autres choses trop personnelles ou trop futiles pour être racontées ici.

La solitude, je la vis, de manière plus ou moins extrême, depuis l'adolescence, alors on peut me croire : ce n'est ni drôle, ni enviable, ni fashion.

(
Remarque : cette note est écrite - ou du moins, ébauchée - depuis longtemps, mais j'hésitais à la poster parce que j'avais peur que mon but soit mal compris. Je n'ai absolument pas l'intention de faire pleurer dans les chaumières. C'est comme ça et, au bout de quelques années, et avec un peu d'humour, on finit par s'y habituer. Je suis bien conscient qu'il y a une foultitude de gens dont les problèmes sont bien plus graves qu'un portable qui ne sonne pas !)

Production©

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